Fragment de lettre

J’ai trouvé un lien : le courrier. Ils avaient leurs adresses pour leur écrire. Seules Emma et Anna étaient dans l’annuaire. Est-ce qu’ils ont trouvé les deux autres en les suivant ou bien avaient-ils déjà leurs adresses ? Si oui?  Comment ? Ils les ont toutes tuées chez elles. La plupart des tueurs en série passent à l’acte dans des lieux qu’ils connaissent. Ils se sentent sécurisés, au contraire des violeurs en série, qui eux, apprécient de se trouver dans un lieu en rapport avec leurs victimes, et plus encore de commettre leurs forfaits chez elles. Le viol de leurs intimités est total, leurs dominations absolues. C’est pour eux une grande victoire. J’ai leurs ADN, un homme et une femme. Types Européens, 25 à 30 ans, bonne santé, et drogues pour les deux : LSD et Marijuana.

Un jour Virginie a tiré sur un homme. Suspecté de viol. Il avait 1 arme. Il l’a posé au sol. Il s’est relevé, elle lui a collé une balle dans la tête. Elle a justifié son geste en expliquant qu’elle pensait qu’il se baissait pour ramasser son arme. Elle est passée de Nîmes à Montpellier depuis 6 ans, point. Affaire classée. Mais depuis ce jour là, elle sait. Elle en a parlé avec Damien, un jour :

– C’est fort quand même. Tu te rends compte du pouvoir qu’on nous donne ? Une arme, une plaque et on peut tuer quelqu’un ?

– On tue pour se protéger nous et les autres. C’est le principe de la légitime défense. Je n’ai jamais tué personne avec une arme à feu.

– Qu’est-ce que tu as dit ?

– Que je n’ai jamais tiré sur personne

– OK

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Virginie avait toujours en tête le colorant. Un jour, elle a remarqué que Damien avait quelques traces de colorant rouges sur une de ces chaussures. Et dans l’appartement d’une des victimes, elle avait trouvé 2 flacons de colorant rouges. Elle les a mis dans sa poche sans ne rien dire à personne. Pourquoi ? Et pourquoi s’en est-elle débarrassée ? Virginie est enceinte. De 3 mois. Sarah. Ce sera Sarah. Réunion chez la cheffe. Victoire Carmin-Ferrat, patronne du SRPJ de Montpellier. La responsable de l’arrestation de la mâchoire. Quoique marquée par ce métier, et faisant moins de terrain, elle reste une redoutable et très efficace coordinatrice d’enquête. Nous faisons la synthèse sur les points communs des 4 victimes. Aussi insignifiant que puisse avoir l’air un point commun, pour les auteurs de ce type de crimes, il peut avoir une importance capitale. Comme un message, une signature, ou bien quelque chose de ce genre.

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Les points communs :

– toutes connues des services de Police : consommatrices de drogues à des degrés divers

– habitaient toutes en étages avec interphones, elles ont toutes ouverts elles-mêmes

– Elles étaient toutes droguées au LSD pendant les crimes.

– Elles sont toutes mortes entre 19 et 20 heures.

– Elles ont toutes reçu des lettres anonymes avec des détails intimes très personnels.

– Elles ont toutes été attachées de la même façon

– Elles n’ont pas eu le visage détruit.

– Elles sont toutes de types européens.

– Elles ont toutes été violées post et ante mortem

– Elles avaient toutes les yeux ouverts.

– Tous les voisins ont entendu la même musique (inconnue), vraisemblablement pendant le meurtre.

– Elles ont toutes été éventrées

– Elles avaient toutes un chien présent qui ne les défends pas et qu’ils n’ont pas agressés.

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Leurs candeurs;

Leurs sexes;

Leurs soumissions;

Leurs personnalités;

Leurs sangs;

Leurs orgueils;

Leurs regards;

Leurs beautés;

Leurs propensions;

Leurs visages;

Leurs yeux;

Leurs seins;

Leurs peaux;

Leurs cœurs;

Leurs refus;

Leurs attirances;

Leurs déplaisirs;

Leurs souffrances;

Leurs histoires;

Leurs profondeurs;

Leurs intimités;

Leurs sens;

Leurs chiens;

Leurs peurs;

Leurs passages;

Leurs morts.

 Fin (pas vraiment…)