C’est en ces lieux magiques que, pour la 1re fois, nos sens et nos sangs se mêlèrent. J’étais en colonie de vacances, au lieu-dit Malesse, près de Saint-Privat, en Corrèze. Un magnifique endroit avec des chevaux. J’avais fait une fugue du centre et je m’étais réfugiée dans un bois. C’était comme si cet endroit nous avait appelées, moi et Loba, et je n’avais pas pu résister à l’appel de la forêt. La nuit venue, je sentais que Loba était très excitée, plus que je ne l’avais jamais éprouvée. Et je ressentais également une présence. Une présence sauvage, forte, mais tout autant bienveillante. Je savais qu’il n’étais pas loin, et il était plus près encore que je ne l’imaginais. Ma hurlerie me sembla naturelle, et il me répondis. C’est alors que je le vis. Un magnifique loup noir. Ce que je ressenti à ce moment-là était presque indescriptible. Une bouffée de chaleur d’une incroyable puissance m’étreignit. C’était comme si je savais, sans doute aucun, pourquoi j’étais à cet endroit, ici et maintenant. Il s’approcha de moi. Il n’y avait aucune agressivité en lui mais je sentais sa force, sa domination et ce qu’il voulait de moi. Loba guidait mes gestes. Je lui offrais mon âme comme j’allais, pour la 1re fois, offrir mon corps à cet animal. Tout ce qui suivi me sembla naturel, comme si, quelque part dans la conscience de la nature, tout ceci était déjà écrit. Je me suis déshabillée et me suis allongée au sol. Il s’est approché de moi et a senti mon corps, tout mon corps. Quand j’ai senti son souffle sur mon sexe, je savais ce qui allait se passer. Je ne ressentais aucune peur. À aucun moment, je ne me suis demandé si je désirais que cela se passe ou pas. Ça allait se passer parce que cela devait indubitablement se passer. Il s’est légèrement reculé et je me suis mise à 4 pattes. Il s’est de nouveau approché de moi, puis a grimpé sur mon dos. Il a serré ses pattes autour de ma taille avec force. Je sentais son poids sur moi. Je n’étais plus là, Loba avait pris ma place. Je m’offrais à lui. J’étais désormais sienne, j’étais devenue sa femelle. Je n’ai ressenti aucune douleur quand il est entré en moi. À cet instant précis, aux confins de ces bois, nos consciences humaines et animales ne faisaient plus qu’une,. Nos respectives espèces abolissaient cette frontière que l’évolution avait créée en mêlant nos corps physiques. Je ne sais pas combien de temps nous restâmes comme ça, liés, car le temps et l’espace n’avaient plus de prise sur nous. Nous n’étions, lui, moi et Loba, plus qu’une fusion. Nous étions à un endroit, physique et mental, que peu de nos congénères, humains et animaux, connaîtront. Un endroit où les différences, toutes les différences, quelle qu’elles soient, disparaissent. Et je compris pour la 1re fois au fond de moi que c’est ainsi qu’aurait du être notre monde, que notre séparation n’aurait jamais dû se produire, et que mon dessein allait être d’y revenir : j’étais l’éclaireuse du retour à l’animalité pour Homo-Sapiens. J’étais apparue dans ce monde, guidée par Loba, dans ce but-là. Quand notre fusion physique pris fin, quelque chose avait changé en moi. Il était une sorte de messie qui m’avait montré le chemin. Rien n’était un hasard, tout ce qui venait de se produire devait se produire, inéluctablement. Je me suis retourné et nous nous sommes fixés. J’ai posé ma main sur mon abdomen, puis nous avons hurlé ensemble. Il s’est tourné puis est parti.
Je suis habité par Joaneta, elle ne m’a pas quitté, elle s’est remise à me parler…
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