1/4 - Laurent-Sylvain Déraille
Je me présente : Laurent-Sylvain Déraille, dit « LSD ». Je suis né le lundi 15 février 2021 à 9 h 02, à Prémian, dans la tête tordue de mon pateur. Oui, je l’appelle comme ça : pateur. C’est une contraction de « papa » et « auteur », j’aime bien. Alors on va être clair tout de suite : je ne suis pas responsable de ce qui se passe. Il écrit, j’exécute. Bien sûr, lui va vous raconter le contraire, qu’il ne décrit que ce que je fais et rien d’autres. Comme on ne sera jamais d’accord là-dessus, et que de toutes façons, ça n’y changera strictement rien, passons. Bref, j’ai donc pris vie dans votre petit monde littéraire où je commets toutes sortes de forfaitures plus infâmes les unes que les autres. Je n’ai aucune pitié, aucun remords, aucun regret. Je pille, je torture, je viole, je tue… Je ne fais que ce qui est interdit dans votre monde réel. Je n’ai aucune morale, mais j’ai des principes, dont un : fait à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse. Voilà, vous êtes donc prévenu qui si vous lisez mes petites tranches de vie, il faudra vous accrocher à ce que vous pouvez. C’est totalement sans limites et attention, ce n’est pas de la billevesée : ça l’est vraiment. Vous allez être choqué, outré, retourné, effrayé, dégoûté, horrifié, énervé, dépité, blessé, ébranlé, écorché… Inutile de chercher à rayer les mentions inutiles, il n’y en pas. Vous allez être tout ça et plus encore ! Ah, ah, ah ! J’en vois qui commence à dire : « – n’importe quoi ! Moi-même pas une chouille de tout ça ! ». Ah oui ? Bah, on verra ! En tout cas, ne venez pas me chialer dans les arpions, outre le fait que je déteste ça, et que vous risquez de finir en tranches encore plus fines que votre saucisson à l’ail d’hier soir, je vous aurais prévenu : des mots aux maux, il n’y a qu’un pas sanglant. Bref, voilà grosso-merdo qui je suis : un être vil, bête et méchant, qui se réjouit du malheur d’autrui quel qu’il soit. J’espère que c’est bien rentré dans vos cranes de piafs. Si ça ne tenait qu’à moi, je vous dirais de reproduire exactement et en réalité, au mot prêt, tout ce que je raconte, mais si vous faites ça, je vais perdre un lecteur ou une lectrice, et vu que vous êtes déjà pas bien nombreux à caqueter dans le poulailler littéraire de pateur, ça serait dommage, alors évitez quand même de reproduire ce que vous lisez, dans votre monde pleutre, ça ferait mauvais genre ! Go…
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« – Vous comprenez dans quel sens je vous dis ça ? ». Voilà ce que m’a dit ce con avant de me lourder. Plus encore que ce qu’il m’a dit, c’est ce qu’il a dit de ce qu’il a dit, qui me fait me dire qu’il n’aurait pas dû le dire. Le bon sens m’indique de rester calme, et de ne pas céder à mes sens retournés, même si je sais qu’il n’aurait pas dû le dire, mais qu’il l’a dit quand même. Le bon sens m’indique, donc, de me barrer et de rentrer chez moi. Non, c’est le mauvais sens. Je me trompe de sens en rentrant chez moi. Ce qui, force est de le constater, ne me fait pas avancer plus vite vers un sens final digne d’un jardin des sens. Parlons maintenant du mauvais sens. Je suis dans une rue inconnue. Je suis loin de chez moi. Mieux ou moins bien ? Je m’en contrefous. Je fais demi-tour. Je sais où je vais, pourquoi, et je sais aussi que je ne devrais pas y aller. Pas avec ce que je viens de voir de mes yeux ébahis, sur le sol crasseux et bétonné de cette immense ville survoltée, posée nonchalamment devant mes pieds aussi figés que le sont mes yeux hypnotisés par cet objet providentiel tombé d’un ciel gras et laiteux : une hache. Chemin inverse faisant, et avant d’arriver à l’endroit où se trouve donc l’enculé plein de « sens », j’ai découpé en rondelles 4 passantes. Personne ne l’est a aidées. Le monde est cruel. La 1 re m’a dit, alors que je venais, à la hache, en pleine rue, de découper ses jambes au-dessous des genoux et ses bras au-dessous des coudes : « – je vais être embêté pour conduire ! ». Voilà le genre de femelle que j’aime, même dans les pires moments : humour noir, toujours. Quand j’allai lui couper la tête, elle m’a dit : « – bon sang ne saurait mentir. ». Dommage que je l’avais déjà réduite à l’état de légume, sinon je l’aurais gardée, j’aimais son sens spirituel. Bref, j’ai coupé sa tête. Les 3 autres étaient moches, donc je les ai massacrées à coups de manche de hache dans les dents d’abord, puis avec la lame dans le visage. Pour la suite, quand je suis arrivé à destination, je vous la fais rapide : j’ai fracassé le crâne de l’hôtesse par le dessus. Deux jolis demi-visages. C’est spécial, mais ça donne un style. Ça la changera du look pute-bcbg. Ensuite, sans que je ne sache ce qu’elles foutaient là, j’y ai trouvé aussi la femme et la fille du connard qui me parlait de « sens » il y a environ pas longtemps. Je les ai donc tous réduits en purée, lui y compris, direction outre-sens.
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Mais quelle bande de tas de connards ! Et de connasses bien sûr ! Ah ça, ça manque pas non plus, les connasses apprêtées comme des dindes de Noël. Tout ça pour aller bosser comme des connes ! Je me demande d’ailleurs bien pourquoi elles sont ainsi parées pour aller faire leurs tafs de merde ? Bref, j’arrête avec les poules, sinon on va encore dire que je suis un infâme pervers misogyne et tordu, et même si je le suis vraiment, j’aime pas qu’on me le rappelle, alors gaffe à vos miches ! Restons donc aux mecs. Tiens j’en regarde un à côté là, dans sa bagnole ! Une Passat. Seul. Et encore une fois, je me demande qu’est-ce que ce connard fait tout seul dans une caisse aussi grosse ? Allez, je vais tenter d’imaginer sa vie de merde. Il a vers la trentaine, probablement maqué avec une pouffiasse, et je dirais au moins un marmot. Ou plutôt une marmotte. Oui, voilà, il a une gueule de cadre maquée à une pouffiasse victime de la mode, avec laquelle il a dû avoir une chieuse aussi andouille que sa matrone. Putain, il m’énerve. Je ne connais pas ce mec, je ne l’ai jamais vu, il est juste là, dans sa tire, à côté de moi, et je le hais. Sa vitre est baissée, donc, par curiosité, je baisse la mienne coté passager. Et là qu’entends-je de mes oreilles meurtries ? Qu’ouïe-je de mes tympans agressés ? Ce connard d’abruti d’enfoiré de putain d’andouille écoute vous savez quoi ? Aya Mekouillara ! C’est à cet instant pile que j’ai su ce que je devais faire, car c’est là mon devoir de citoyen, ma contribution à cette société malade, ma civilité à ce monde de merde : le buter ! Donc, avec tous le calme me caractérisant dans ces cas d’urgence, j’ouvre ma boîte à gants, en sors mon Glock 17, fait monter une balle dans la chambre, le soulève en perpendiculaire et tire pile-poil dans sa tempe gauche. Le résultat premier est que sa tête de con éclate comme une citrouille, mais mieux encore, la balle continue nonchalamment sa petite route, traverse l’habitacle de la voiture, et au bout de son petit chemin, vient se loger tranquillement dans la tête d’une collégienne moche comme un pou, habillée comme une clocharde, avec un sac jaune pisseux sur le dos. Et idem, sa tête éclate comme une tomate. Au moins, le médecin-légiste ne verra pas sa sale gueule, vu qu’elle n’existe plus. À cet instant, je me dis que je devrais gratter un Dédé, vu que je suis en chance : deux parasites éliminés pour le prix d’une seule balle : économique et efficace ! Après cet intermède matinal, je me dirige à une vitesse subsonique ailleurs, ratant de peu une maman poussant une poussette avec son chiard dedans. Dommage : à quelques secondes prêt, c’étaient les 1000 balles au Dédé ! Avouez que vous avez rigolé à ça hein ? Bande d’enfoirés va ! En fait moi aussi !
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Bon sang, sa tête a éclaté comme un œuf tombé sur le pavé ! Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, il n’y avait pas de raisons, j’aurai pu me contenter de rafler la caisse et me barrer avec, mais non, je lui ai collé une balle entre ses deux ex-yeux ! M’est avis que la maman avec sa gamine à la main, au fond du magasin, et qui a tout vu, va avoir une persistance rétinienne ad vitam æternam. D’autant que j’ai aussi fumé sa gamine. J’ai bien fait de m’entraîner au tir : pile dans le cœur ! Et je peux vous dire qu’une balle de Glock 17 pile dans le cœur d’une gamine d’une dizaine d’années, ça ne lui laisse aucune putain de chance de survie ! Je n’ai pas buté la maman, j’aurai pu, elle était aussi figée qu’un hamster en glaise de Guingamp. Elle était jolie. J’ai bien pensé la violer, mais pas le temps. Et vu que son cerveau a sûrement crashé, inutile que je me casse l’oignon à la chercher plus tard, elle va vieillir vite et je n’aime pas les cheveux blancs.Curieux phénomène, soit dit-en passant, ces cheveux qui blanchissent. Ça s’appelle la canitie subite. Quand vous subissez un gros choc psychologique, les mélanocytes à la base des follicules pileux provoquent une réaction auto-immune qui vous fait tomber quasi tous les cheveux sauf quelques uns qui deviennent blancs ! La nature est bien faite, n’est-ce pas ? Bref, n’étant point là pour me branler intellectuellement sur la canitie subite, j’ai ramassé le fric dans la caisse, l’ai fourré dans mon sac et je me suis tiré. C’était limite. J’entendais déjà le pin-pon de la Police. J’aurai bien attendu un peu, manière de buter un ou deux keufs, mais comme je suis un être vil, lâche et sans couilles, et sachant qu’eux étaient armés, je me suis barré vite fait et j’ai rejoint ma voiture garée deux rues plus loin. Et vous savez ce qui arriva ? Je n’avais pas les clés ! Ah, ah, ah ! Non, je plaisante, faudrait être sacrément con pour avoir perdu les clés de sa caisse après une boucherie pareille ! Donc je suis parti tranquillement, me suis garé sur un parking Mac-Gerbal, ai gerbé dans un fourré, puis je me suis commandé un menu Crade-off XXL, avec 4 triple café. J’ai remarqué un truc, que vous avez probablement remarqué aussi, vu que pour avoir été jusque-là dans cette nouvelle glauque au possible, vous devez être au moins aussi tordu que moi : dans ces endroits, les employées sont ou très jolies, ou très moches. Je suis tombé sur une mocheté à vomir ! Mais comme ça, c’était déjà fait, inutile de balancer sur son visage boutonneux et granuleux ce qui restait dans mon estomac de mon cassoulet d’hier soir. Bref, je suis revenu à ma voiture et j’ai compté mon butin en mangeant ces saloperies insipides. 852 €. BOF ! Ça me permettra de me payer un vrai resto au moins. C’est déjà ça.
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Maintenant que vous avez probablement compris où vous avez atterri en parcourant mes petites aventures acidifiées, je vous épargnerez donc la psychiatrie littéraire de bazar en cherchant à justifier ceci et cela. N’existant pas plus que les histoires sordides que pateur inventent, je peux donc faire rigoureusement et radicalement tout ce que je veux. La vie est pleine d’impondérables, et généralement, ces impondérables vous tombent dessus comme une envie de pisser : pile-poil quand vous ne vous y attendez pas ! Donc je marchais quelque part. Où ? On s’en tape ! Donc je me baladais, nonchalamment, ouvert à toutes opportunités et possibilités diverses et variées, quand ma rétine fut attirée par un cul sur pattes ! Joli cul ! Parfaitement mis en valeur par une courte jupe noire ras-la-moule. Et vous savez quoi ? Je veux ce cul. Et ce que Laurent-Sylvain Déraille veut, il le prend. C’est ainsi. Les étoiles s’alignant pour moi, moins pour ce sympathique petit cul, je le vis entrer dans un bâtiment. C’est en un souffle que je m’y retrouvais aussi, derrière la porteuse, donc, de ce succulent petit postérieur. Porteuse bien trop jeune pour moi, mais bon, elle n’existe pas, donc pourquoi me gêner ? Quand elle se tourna et me vit, je lui collai une baffe bien sentie qui la projeta au sol. Paf ! « – C’est pour consommer tout de suite où je vous l’emballe ? » Me demandais-je à moi-même, qui ria à cette blague à la con à gorge aussi déployée que mes outils intimes. Alors que j’allai m’adonner à ces stuporeuses luxures, elle murmura un mot que d’aussi loin que mes souvenirs me portent, c’est-à-dire au début de cette déviante histoire, je n’avais jamais entendu : – Ouon ! Je compris immédiatement ce que ça voulait dire. Je choisis le « non » et la violai. J’aurai pu choisir le « oui » et la baiser, mais j’ai choisi le « non » parce que je suis LSD, sous LSD, et que ça m’excite plus qu’elle soit pas d’accord. J’aurai pu aussi me contenter de la violer, mais ce n’est pas le style de la maison, puis ce n’est pas moi qui écris, donc moi, je fais ce qu’il écrit et rien d’autres. Je l’ai étranglée avec sa culotte.
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On ne peut donc jamais avoir la paix dans votre monde de merde ? Pour le coup, on ne dira pas que cette fois-là, c’est de ma faute. Moi, je vais tranquillos à la rivière et quoi ? On m’agresse, m’insulte, me traite « d’enculé », ce qui, soit dit en passant, n’est pas foncièrement faux, voir totalement vrai, puis on me poursuit avec une dague et je devrais rien dire, ni faire ? Je suis LSD ou pas ? Juste un conseil au passage : quand vous avez une arme à la main, assurez bien vous, surtout, que les choses s’inversant, ce ne soit pas vous, l’agresseur, qui devienne l’agressé, et que soudainement, l’arme en question ne se retrouve pas dans la main de l’autre. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Il a pris un pain dans sa vieille gueule tordue, et s’est retrouvé par terre, avec moi debout devant lui, la dague à la main ! La suite fut, comme vous pouvez bien l’imaginer, particulièrement croustillante. Donc ce connard se retrouve au sol et moi devant lui la dague à la main. Je le regarde dans les yeux. Et ses yeux sont suppliants. Suppliants, car il voit dans les miens ce qui va se passer. Et c’est bien ce qui se passe. Je lui ai d’abord planté le couteau à la perpendiculaire dans la jambe droite. La lame faisant 24 cm, elle l’a bien évidemment traversée. Puis je l’ai tournée. La douleur l’a rendue aphone. Son cri est muet. Étrange attitude ! Comme si les mots étaient noyés dans sa souffrance. Il subit la géhenne et ça me fait une belle jambe ! Ah, ah, ah, elle est bonne celle-là hein, avouez ? Et c’est sur ces entrefaites que sa vieille pétasse arrive en braillant ! Une balle dans le visage, pile dans sa bouche ! Ça éclate comme une pêche trop mure. De quoi fermer sa gueule de morue à tout jamais. Et c’est là que ce déchet se met à chialer ! Ça me touche ici sans faire d’un putain de millimètre remuer l’autre. Je retire la dague de sa jambe d’un coup. Un geyser de sang jaillit. Son artère est en miette. J’ai donc à cet instant deux options : où bien le regarder se vider de son sang, où bien l’achever. Je ne choisis aucun des deux et enfonce la dague dans son œil gauche. Assez profond pour le crever, mais pas assez pour atteindre le cerveau. Son œil droit remue bizarrement, il tourne dans son orbite à une vitesse effarante. Je n’avais encore jamais vu ça. Dommage que je ne peux pas filmer cet étrange phénomène, ça aurait fait un carton sur Liveleak ! En parlant de carton, comme toute chose, ce jeu me lasse vite, donc je lui colle 15 balles du chargeur de mon Glock 17 un peu partout dans le corps. Mains, bras, pieds, jambes, ventre… Et ce con est toujours pas mort ! Une vraie teigne. Il borborygme des mots incompréhensibles. Je m’approche pour tenter de comprendre, et là, qu’entends-je ? « -m. ..tite ..le da.. …son, ..tié ! ». Génial ! Je vous traduis où vous avez compris ? Allez, je vais être urbain, je vous le traduis : « Ma petite fille dans maison, pitié ! ». Et il arriva exactement ce qui vient de vous traverser l’esprit : ” – il va pas faire ça ?”. Et si, je vais faire ça ! Après l’avoir égorgé avec la dague, je suis rentré dans la maison, ai trouvé son adorable petite-fille, qui, me fixant avec ses grands yeux verts, me demanda de sa voix fluette : « – l’est où papy ? ». Je lui répondis : « – là ! » Avant de lui tirer nonchalamment la dernière balle de mon chargeur dans la tête, qui éclata comme une tomate !
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Mais qu’est-ce que cette andouille est venue foutre devant chez moi ? Le pire ? Je ne le saurais probablement jamais, vu que j’ai oublié de lui demander avant de le décapiter ! Mais où ai-je la tête parfois ? Bon, lui, je sais où est la sienne, elle est à côté de ses baskets ! Ah, ah ah, encore un jeu de mots bien glauque à la LSD ! Bref, si ça se trouve il venait faire un truc important, pas juste me faire chier, mais moi, tout le monde me fait chier, donc ce connard avait qu’a aller ailleurs et basta ! Je ne savais pas qui cétait, mais en le fouillant, j’avais trouvé un gros bout de cannabis dans la poche de son Jeans ! Ah oui, ça y est, je me souviens : c’était probablement le gars qui venait me livrer. J’avais commandé 10 grammes de shit sur l’inter-pas-net ! Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, et surtout le mien, ce que je viens de trouver fait bien plus, au moins 100 grammes ! Et en plus, cet abruti se pointe chez moi avec ça ? Non mais vraiment, il a perdu la tête ou quoi ? Ah bah du coup : oui ! Ah ah ah ! Elle est bonne celle-là hein ? Et il était super bien équipé en plus : outre 220 € en liquide, il y avait aussi 8 pochons de coke, et Hallelujah ! Mon Graal absolu : des buvards d’acides de LSD. Quatre ! Avec le petit vélo dessus : des Hoffmann ! Bon, je dois me débarrasser du corps. L’avantage est que probablement que ce pauvre hère n’avait dit à personne où il allait. Il est venu à pied en plus ! Motivé le type, vu là où je vis ! Bref, qu’est-ce que je vais en foutre ? J’ai déjà deux morceaux, autant finir le taf. Je le traîne donc dans mon atelier, avale un trip entier, l’installe sur la table et le découpe consciencieusement, car moi, j’aime le travail bien fait. J’ai donc 17 morceaux dans 3 gros cartons et un gros sac poubelle avec le mou. Ce sera pour mes amis les animaux de la forêt. Ils seront contents, ils vont se bâfrer ! J’aime bien les animaux, eux, ils ne m’emmerdent pas, jamais. On est amis. Et me voilà donc parti avec tout cet attirail charcutier faire ma petite distribution. Putain, ils sont forts les acides ! Une fois tout distribué, je suis resté dans la forêt. La nuit est tombée et je vois des trucs sacrément chelou. Je vois une tête de bébé dans la lune ! Un bébé mort ! Et les arbres me parlent. Ils me disent des choses terribles ces tarés, du genre :
« – C’est toi qui l’a tué le bébé ?
– Mais putain arrêtez, non, ce n’est pas moi, jamais je ferais ça !
– Si tu l’as fait, fumier !
– Oh ! Mais vos gueules merde, non ce n’est pas moi !
– Si c’est toi… Mais en fait, tu ne le sais pas ! ».
J’ai fait un étrange rêve. Pateur voulait me tuer. Il essayait de m’imaginer une fin. Il n’y est pas arrivé. Dans le doute, j’avais quand même pris des précautions. Il a passé deux jours à réparer son système et réinstaller tout le blog. Ah ah ah ! J’étais plié à le voir faire et s’énerver. Je ne sais pas s’il avait compris que c’était moi qui avais trifouillé son bidule.
« – C’était toi ?
– Oui, c’était moi !
– Petit con !
– Ah ah ah !
– Qu’est-ce qui te fait rire ?
– Toi, andouille !
– Pourquoi ?
– Parce que tu ne peux pas me tuer, tu m’aimes trop.
– Non, je te déteste, ordure, fumier !
– Non, non, non… Tu m’aimes, je le sais, je suis le rejeton de ta folie.
– Non, je te déteste.
– Alors vas-y tue moi, vas-y, chiche !
– OK ! »
Je me suis réveillé bizarre après ce rêve. Triste. Au fond du trou. Je me demande si c’est cette vie que je voulais. Je ne suis qu’un personnage de roman finalement, mais je ne sais pas si c’est genre d’histoire que je voulais. En fait, je sais que non. Je ne connais que cette vie, mais ce matin, j’imaginais si j’avais été autre chose dans un autre type d’histoire : romantique, ou d’aventure, ou de science-fiction… Dans celui-là, je suis seul, désespérément seul, pateur m’a même pas fait un seul ami, pas de copines, rien, personne. Je suis seul et je suis juste une ordure aux yeux des autres personnages que je massacre. J’ai donc décidé de me suicider.
« – Trop facile ça !
– De quoi ?
– Le suicide
– Tu m’as dit ok pour te tuer ?
– Oui, mais que ce soit toi qui me tues
– Tu m’emmerdes.
– Tu ne peux pas me tuer en fait ! »
Je prends mon amour de Glock 17 et je me colle une balle dans la tête. Voilà, c’est fini, j’ai quitté cette vie.
« – Il y a un biais !
– Quoi il y a un biais ?
– Si je me suis collé une bastos dans la cafetière, je ne peux pas dire que j’ai quitté cette vie si ?
– Ah bah non en fait !
– Voilà, tu n’as pas pu me tuer alors ?
– Non !
– Donc tu m’aimes ?
– Je te hais ordure, fumier !
– Ça tu la déjà dis ! Bon je ne suis pas mort alors ! »
Je me suis raté. Putain, je me suis raté. C’est la 1re fois que je rate un meurtre, le mien en plus ! Bon bah, voilà, on va continuer alors.
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PS :
« – Pateur t’es là ?
– Évidemment abruti, puisque je t’écris !
– Ah ah ah !
– Bon, tu veux quoi ?
– Un chien !
– Bon ok, le prochain chapitre tu auras un chien !
– Méchant ?
– Oui, très !
– Génial. Merci Pateur, à plus… »
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2/4 - Asmodée
J’ ai maintenant un chien ! Alors, il n’est pas génial mon pateur ? Ah, ah ah ! Donc je vous présente mon chien : Asmodée ! Pour votre info, Asmodée, c’est le nom d’un démon, et niveau démon, il a de qui tenir mon chien. C’est un croisé Bullmastif-Kangal, il pèse 80 kilos le pépère ! Il est tout noir avec une tête énorme et des crocs maléfiques. C’est un sacré morceau ! Alors je vous préviens tout de suite : oui, il mange des gens, c’est assez violent, alors comme pour le début, sachez que ce que vous allez lire est particulièrement sanglant. Donc j’aime autant prévenir les culs-serrés, les âmes sensibles et autres petites natures de ne pas aller plus loin dans cette histoire, ou alors de prévoir le seau pour vomir à proximité. Je vous aurais prévenu… Allez, c’est parti pour la suite de mes petites aventures perverses, sanglantes… Et canines, pour le coup !
Je me suis donc réveillé avec une sensation bizarre après ce rêve étrange : Pateur voulait me tuer ! Et il n’a pas réussi. C’est normal, c’est comme si j’étais son fils un peu, il m’aime :
« – Je t’emmerde !
– Ah ah ah ! Salut Pateur, je te reconnais bien là !
– Oui, mais ne te réjouis pas trop vite, attends la suite !
– Ça va être violent ?
– Comme tu ne peux même pas imaginer !
– Super ! »
Trop tard ! D’où tu viens gratter la tête d’un chien comme Asmodée en demandant après s’il est gentil ? Bon, au moins elle ne recommencera pas son erreur cette abrutie vu qu’elle n’a plus de bras gauche ! Je vous avoue que la vitesse où Asmodée a réduit en bouillie cette patte humaine me réjouit ! Il ne m’a pas menti Pateur, Asmodée il est parfois très, très méchant. Enfin bref, j’ai égorgé cette andouille et Asmodée à mangé son visage ! Je ne sais pas ce qu’à ce chien avec les visages de femelles humaines, mais il doit y avoir vraiment quelque chose qui ne lui plaît pas dessus, ou alors qui lui plaît trop ? Allez savoir ce qu’il y a dans la tête de ce chien Satanique ?
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« – Oh non pateur, tu vas pas faire ça ?
– Si !
– T’es vraiment atteint, tu t’enfonce, c’est gore !
– Très, très et très… »
La situation est la suivante : moi, elle et Asmodée sommes dans une voiture. Un Range-Rover. Je lui dis que je dois m’arrêter faire une course. Je me gare, descends de la voiture, et à l’instant où la portière conducteur se referme, Asmodée change. Elle l’a sentie. Il s’est tendu. Il pèse 80 kilos, donc quand il se tend dans une voiture, ça se sent ! Il a légèrement dévié le regard à gauche. Et elle aussi. Je la regarde fixement, à quelques mètres de la voiture. La situation à ses yeux est la suivante : sortir de la voiture calmement, et calmement refermer la portière. Donc elle actionne le loquet de la portière… Qui n’ouvre pas la portière ! Asmodée est toujours aussi tendu et quelque chose à encore changé : il grogne. Je la fixe toujours, avec un objet dans la main, petit, rectangulaire, noir, avec un bouton, avec une petite lumière rouge, je suis, je suis… ? La télécommande d’ouverture des portières, qui sont bien entendus verrouillées.
« – Tu va pas me faire ça ?
– Si.
– Pourquoi ?
– Parce que je peux. »
Il a attrapé son bras et l’a tiré vers l’arrière ! Comme un Ours ! D’un coup. Il l’a secouée dans la voiture derrière, comme une poupée de chair. Son corps à quasi brisé les vitres et à enfoncé le toit. Il lui a mis le bras en charpie, et s’est attaqué à son visage. Il y avait du sang et des morceaux de corps partout dans la voiture. Je ne sais pas à quel moment elle est morte, la douleur à du être atroce, il lui quasi réduit le visage en bouillie, c’est très brutal. Il a également attaqué ses parties génitales qu’il a quasiment dévorées. Sacré Asmodée ! Il avait raison Pateur, il est très méchant Asmodée. Sauf avec moi ! Il est très méchant quand il veut l’être, quand je veux qu’il le soit… Et quand il veut que je le sois ! Lui et moi, c’est à la vie, et surtout à la mort.
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Oui, c’est bien d’un chien tueur en série dont il s’agit, vous avez bien compris. Mon chien tue des gens. C’est très original, quoique un peu tordu, ça ne va pas servir la cause de nos amis Kangall et autres chiens du haut ! En même temps, ce n’est pas fait pour. Asmodée est plus que la somme de ses parties. Nos routes littéraires se sont croisées. Son instinct de chien tueur en série est calqué sur le mien, un profil, une circonstance, un contexte. Et il tue avec ce qu’il a : ses crocs ! Il ne tue aucun autre animal qui ne représente pas une menace. Il est très dominant, sait montrer sa force, et devient prévenant. Ça marche quasi toujours. Sachant ce qu’est capable de faire ce chien, et voyant sa façon sociable d’agir avec ses congénères, je crois que ce chien en veut particulièrement aux humaines. Car là, il y a plus que de l’instinct, il y prend du plaisir. Je le vois, je le sens, je le sais : Il y a de la colère en lui. Est-il conscient de sa propre condition ? De ce qu’il est ? A-t-il un dessein ? Pourquoi elle ? Son attaque est très rapide et ensauvagée : il attrape un bras ou une jambe et il secoue. 400kg/cm² de pression, ça serre, ça broie, ça détruit. Puis il attaque le visage. Il ne la connaissait pas, ne l’avait jamais vu, et il l’a réduite en purée. Il a été particulièrement violent, il a ouvert son abdomen. Je n’ai pas le pouvoir, ni l’envie de l’empêcher.
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Comme Asmodée ne mange pas que des gens, je dois bien le nourrir avec autre chose. J’ai donc décidé de braquer une boucherie !
« – Braquer une boucherie ? Je suis plié !
– Je ne vois pas ce qu’il y’ a de particulièrement tordu à braquer une boucherie ?
– C’est bon, continu, je veux bien braquer une boucherie. »
Nous sommes arrivés devant la boucherie vers 5:30, et nous voilà donc entrés dans le paradis des chiens et des tueurs en série : la boucherie toute équipée et l’apprentie ! Une vraie caverne de la mère Dodu, il y avait tout: la bouffe, la boisson, la caisse et l’apprentie… Le résultat fut croustillant. Craquant même.
« – On peut l’écrire ça ?
– Non, c’est glauque !
– Je t’emmerde je le raconte quand même ! »
Il y avait même de l’herbe et de la coke, derrière, dans le bureau ! Un vrai roman cette histoire, incroyable ! Et bien sûr, il y avait la bouchère ! Et l’apprentie bouchère ! Et vous imaginez bien la suite ? Non ? Si, je sais que vous l’avez pensé ça ! Et vous avez bien fait ! Car c’est exactement ce qui s’est passé. Et vous savez ce que faisait Asmodée pendant que je réduisais en saucisse l’apprentie bouchère après l’avoir atrocement violée avec à peu près tout ce qui me tombait sous la main ? Il se gavait de barbaque ! Humaine et autres ! Ce chien étant particulièrement friand de foie (allez savoir pourquoi???), et bien, c’est, semble-t-il avec délice, qu’il a dévoré celui du boucher. Je ne sais pas si ce même boucher croyait en Dieu, mais s’il y croyait, il a dû perdre la foi en même temps que son foie, les deux dévorés par un monstrueux chien avec un nom de démon ! Ah ah ah ! Pas mal celle-là hein ?
Je pense que dans les annales du crime, il y a eu rarement une boucherie braquée par un type et son chien, une apprentie de cette même boucherie atrocement réduite en steak-haché par ce même type et son chien, même chien qui dévorera cette donc apprentie puis ce qu’il restait du boucher, avant de violer la bouchère, oui, oui : violer la bouchère ! Putain de clébard taré ! Comment j’ai pu me retrouver avec ça ? (Note de l’auteur : oui, je sais, ça va trop loin !).
Je n’ai pas trouvé de meilleur endroit pour vivre, moi et Asmodée, que Rosis. C’est un hameau dans les moyennes montagnes de l’Hérault. C’est un endroit qui nous a appelé. Et Asmodée y a des amis. Des chevaux et un âne. Encore une fois, je suis très quinaud de la douceur avec laquelle Asmodée agit avec ses animaux. Quand nous sommes ici, à Rosis, il se sent chez lui et apaisé. Il reste avec eux. Nous vivons près du château de la famille « de Portalon de Rosis », qui donna son nom au village en 1827, auparavant Saint-Gervais Terre Foraine. La Nature est notre élément. Nous sommes, et nous sentons, ici chez nous. Nous vivons dans une maison au-dessus du village, dans une clairière discrète. C’est très calme après tout cela, après la fureur et la terreur, après le sang et la souffrance.
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3/4 - Plume (et ex-Manon)
Vous aviez pensé que ça allait trop loin jusque là ? Et bien accrochez à ce que vous pouvez, voilà la suite ! C’est court et ça claque ! Je n’ai pas demandé à vivre et à faire ça. Je suis juste un personnage, tout comme mon chien, et Plume et Manon aussi. Nous ne sommes que la projection littéraire de mon taré (bis) de pateur ! Allez en route, roulez les joints, versez les whiskys, sortez votre main de votre caleçon (ou pas !) et en avant…
Le coin d’un zinc où j’ai croisé Plume et Manon la première fois, et dernière pour Manon, donc. Le Café Mi-nain ! Mouais ! Drôle de nom !
« – Pateur ?
– Quoi ?
– Tu nous fais chier avec tes branlettes intellectuelles là.
– Tu veux faire quoi ?
– Trucider cette pute de Manon… Si tu me demandes…
– Je te demandais… Bon, je vais te présenter Plume
– Ok. Et Manon ?
– Manon, elle est conne, elle suivra, un vrai cerveau de citron
– Mdr, t’es con
– Attends, je vais te montrer
– OK. »
• Plume je viens de penser à un truc ?
• Ah bon Manon ? Incroyable !
• Je viens d’acheter une voiture faut la pousser sur l’autoroute tu veux m’aider ?
• Ah quand même !
« – MDR, t’abuse. Bon sinon elle est bonne Manon ?
– S’il te plaît…
– Ne fais pas genre, dans 10 lignes, elle va être en morceaux.
– Ignoble individu, infâme personnage.
– Les chiennes ne font pas des chattes. »
On ne peut pas tout expliquer, même dans les romans. Ce qui s’est passé entre Plume et moi, c’est spécial. Pas un truc bateau, un coup de foudre. Pas tout ça non. Plutôt une sorte d’attirance pulsionnelle, violente, physique, visible. Et Manon l’a vue, sentie, ressentie. Et Asmodée aussi. Dans mon mode de pensée criminelle vicié et vicieuse, elle est dans mon profil de victime, mais là, non, pas vraiment, c’est différent. Sans mots, sans connaissances, sans passés, ni souvenirs communs, je sais que son monde et le mien viennent de se percuter de plein fouet. Et que mon âme noire et perverse s’est dirigée vers Manon. Et je sais aussi une chose, je le sais sans aucun doute : nos 3 folies respectives, la mienne, celle de Plume, et celle d’Asmodée viennent de faire rigoureusement pareils.
« – Je te l’avais dis
– Oui, je sais
– Alors elle est bonne Manon ?
– Si tu parles comme ça, je ne te laisse pas l’approcher
– Trop tard
– Tu crois ?
– Oui, je crois. Tu es dans le chapitre « je perds le contrôle des personnages ».
– OK. »
Y’a le barman. C’est lui qui va nous amener derrière dans quelques minutes réduire Manon en purée ! On est bien d’accord que Manon n’existe pas. Ni moi, ni Plume, ni Asmodée, ni Gaétan-Eudes ! Oui, c’est le prénom du barman. Un étrange personnage encore. Bravo Pateur. Il nous a expliqués qu’il est bel et bien Gaétan et Eudes ! Gaétan est gentil, Eudes moins, beaucoup moins ! Et bien sûr Eudes veut sa part de Manon ! Normal (ou pas !). Gaétan va gentiment proposer à Manon d’aller fumer un joint sur la terrasse derrière. Manon va dire oui et s’y rendre. Eudes va la frapper, la bâillonner et l’attacher. Ensuite, il va l’amener dans la pièce secrète. Moi, Plume et Asmodée l’y rejoignions. Elle a un très jolie corps qui n’existe pas, et un visage qui n’existe plus ! Il l’a détruit. Frappé. Je sais qu’il n’a utilisé aucun objet. Moi je vais la violer, Asmodée l’ouvrir et Plume la découper ! Rien que ça ! C’est écrit. Enfin non pas encore, mais c’est en cours là.
« – Pateur ça va ?
– Non
– Tu m’as lâché la bride, je t’avais prévenu
– Disons que par rapport à toi, il y a quand même des différences, déjà, j’existe, ça change tout, et je suis normal, imaginer ça, moi ça me retourne l’estomac
– Mais tu vas devoir le raconter, dans les plus infimes détails
– Et si je ne veux pas ?
– Tu peux. »
Je ne voulais pas voir son visage en la violant. Il n’a pas touché à son corps. Jeune et candide. J’ai mis un drap sur son visage. Noir. Je vous avez dit qu’Asmodée attaquait d’abord le visage ? Ce chien fou satanique a retiré le drap du visage de Manon avant de le dévorer. Plume à égorgé Eudes, et Gaétan pour le coup, et par le cou, aussi. « – Ma vengeance » me dit-elle, avant de séparer Manon en 6 morceaux. Jambes, bras, tronc, tête. Asmodée regarde ce spectacle étrangement. Il a l’air troublé. Je me demande parfois si ce chien n’a pas d’une façon ou d’une autre accédé à une conscience plus étendue que celle d’un chien classique. Ce qui ne l’empêche pas de se faire un festin. Et toujours en commençant par le foie, encore une fois.
∴
4/4 - Faim
«
– C’est qui ?
– Le pape !
»
Soit cette conne m’a cru, et elle s’est dit « – si c’est le pape, je dois lui ouvrir », soit elle ne m’a pas cru, et elle s’est dit « – Ce n’est pas le pape, mais je vais voir qui se fiche de moi ! » mais dans les deux cas : elle a ouvert. Et elle n’aurait pas du.
Pourquoi nous avons choisi cette maison. Je ne le sais pas, car il n’y a pas de raison. Ni à ce qui a suivi d’ailleurs. Moi, Plume et Asmdée nous promenions en voiture. Très jolie voiture : une BMW 535i. J’adore cette caisse. Je la voulais, je l’ai prise. Est-ce que les ex-propriétaires de cette voiture étaient d’accord pour que je la prenne ? Je ne le saurais jamais, vu que généralement, une balle dans la tête ne vous permet plus de donner votre accord ou pas. Bref, la porte de cette maison vient donc de s’ouvrir. Comme l’ex-ouvreuse de cette même porte bleue, elle aussi ouverte. De bas en haut. Asmodée s’éclate. Le foie, toujours le foie. Il a d’abord mangé le foie. Il était une fois, dans la ville de Foix, un chien sans foi, ni loi, qui dévorait un foie ! Oui, nous sommes à Foix. Pourquoi ? Arrêtez de poser des questions ça m’énerve, Plume aussi, et Asmodée aussi. Pendant qu’Asmodée se régalait de l’ex-ouvreuse ouverte, enfin plutôt rouge là, rouge sang, nous sommes entrés dans la maison. Est-ce qu’elle était seule ? Encore une question ! Vous me courez sur le haricot vert là ! C’est plein de couleurs vous avez lu ? La prochaine, c’est une idée noire. Très. Vous voilà prévenus.
Un gars, que je suppose le papa, une femme, que je suppose la maman, et une gamine, que je suppose la sœur, se sont précipités quand elles ont entendus les cris, les étranges bruits de l’ouverture abdominale et du repas d’Asmodée. Pour le papa, ça a été vite réglé : je l’ai abattu direct. Pour la maman, un peu moins vite : je l’ai battue, puis je l’ai abattue. Pour la gamine, encore moins vite : je l’ai violé, je l’ai battue, puis je l’ai abattue.
Pendant que je m’occupais des trois impétrants, et que, au fur et à mesure, Asmodée s’en faisait un festin, Plume fouillait la maison. Dans l’excitation, nous avions omis un détail, qui va se révéler d’une importance capitale par la suite.
« – Pateur tu es là ?
– Évidemment, andouille.
– Le détail, c’est ce que je pense ?
– Oui, c’est ce que tu penses, vu que c’est moi qui décide ce que tu penses, oui, je peux te le confirmer.
– Nous trois ?
– Oui, vous trois.
– Tu va y arriver ?
– Je peux. »
Nous avons rejoint Plume à l’étage. Elle fouillait le bureau. Je me suis occupé des autres pièces. D’abord la chambre de papa et maman. Rien de particulier de ce que l’on peut y trouver habituellement. Puis une chambre. Probablement celle de la première à avoir été éviscérée. Puis une deuxième chambre. Plus enfantine, donc probablement la deuxième à avoir été réduite en bouillie. Une autre pièce en face. Une chambre !!! Quatre chambres ? Une chambre de garçon, plutôt grand ado. Donc il en reste un. Logique. Mais où ? J’ai su où quand j’ai entendu le coup de fusil provenant du bureau. J’y suis allé. Ce petit con a abattu Plume ! Une balle en plein dans le bide.
∴
« – Pateur ?
– Oui je suis là.
– Elle est vraiment morte Plume
– Oui.
– Ok. Donc c’est la fin ?
– Oui, c’est la fin.
– On va mourir aussi moi et Asmodée ?
– Oui.
– Tout à une fin.
– Oui tout à une fin. »
Il a abattu Asmodée. Direct. En plein dans la tête.
« – Merci, il n’a pas souffert.
– Ce n’était pas le but.
– Ok. Donc il ne reste que moi ?
– Oui, il ne reste que toi.
– Tu sais déjà comment je vais mourir ? »
Je n’ai pas eu le temps de réagir. J’ai pris une balle dans le ventre moi aussi. Pourquoi j’ai mal ? Je ne devrais pas avoir mal vu que je n’existe pas.
« – Pateur, j’ai mal, pourquoi j’ai mal ?
– Je ne sais pas, tu ne devrais pas avoir mal vu que tu n’existes pas.
– Si j’ai très mal.
– Désolé Laurent-Sylvain, je ne pensais pas que tu aurais mal.
– Finis moi s’il te plaît, je veux rejoindre Plume et Asmodée.
– Oui, tu vas les rejoindre.
– Je peux te dire une dernière chose ?
– Oui, tu peux.
– Merci de m’avoir fait les rencontrer, au milieu de cette folie meutrièrre, j’ai eu au moins eu quelque chose de beau.
– Tu vas les rejoindre, je vais vous faire une petite place quelque part dans ma tête, vous resterez ensemble.
– Merci Pateur, adieu. »
Je ne devrais pas avoir mal, je ne devrais pas penser, vu que je n’existe pas, mais pourtant si, je pense à Plume et Asmodée. C’est la dernière chose à laquelle je pense. Nous sommes allongés tous les trois. Ma main gauche tient celle de Plume et ma droite est posé sur Asmodée. On dit souvent que les personnages de roman ne meurent jamais. Je ne sais pas si c’est vrai. Si ça ne l’est pas, je ne le saurais donc jamais, si ça l’est, je vous le ferais savoir un jour. En tout cas, si c’est vrai, moi, Laurent-Sylvain déraille, dit LSD, Plume et Asmodée, on reviendra un jour, au détour d’une histoire, ne nous oubliez pas. Allez salut.
FIN
Une réponse à “LSD – Laurent Sylvain Déraille”
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Il s’agit de ma plus longue nouvelle sur le blog ! C’est étrange de la façon dont on s’attache aux personnages ! Pateur va bien…