Textes des résistants

Par Esciença , le 7 mars 2022 , mis à jour le 27 juin 2023 - 6 minutes de lecture

Il s’agit des derniers textes de résistants et résistantes de France. Et le mien aujourd’hui…

Libre à vous.

Je suis un assassin,
Assassin de bandeaux rouges et noirs,
Mais je ne suis pas un mouton
Qui suit un troupeau.

Libre à vous de me critiquer.

Je suis un assassin sans états d’âme
Assassin sans âme ?
Non ! assassin en armes
Contre ce diable.

Libre à vous d’être indigné.

Je me bats pour la liberté comme le vent
Contre la France sans ailes, pleine de haine,
Je me bats pour la peau douce de mon aimée
Et les vagues déferlantes
Frappent à la porte des durs rochers
En faisant couler le sang.

Libre à vous de me haïr.

J’empoigne ma compagne meurtrière
La nourrit, la porte sur mes épaules
Non, ce n’est pas mon amie
Et nous sommes indissociables,
Pourtant elle m’horrifie.

Libre à vous d’être révoltés.

C’est pour la France à venir,
Celle de la tolérance,
Des différences,
Et celle de la paix.

L.


 

Ma très chère petite sœur,

C’est avec regret que je t’annonce ma mort prochaine.
Je ne saurai jamais laquelle de nous deux avait raison:
faut-il ou ne faut-il pas lutter contre l’Allemand ?

Sans doute, mon adorable petite sœur,
avions nous toutes deux raison…

Je vais mourir mais
j’en aurai sauvé des vies …
Toi tu as sauvé la tienne,
ce que je ne blâme pas.

Je t’écris, ma petite sœur, et ça n’a rien de réjouissant : je vais mourir, torturée parce que j’aurai défendu mes idées : la France n’appartient pas aux Allemands ! Et même si je dois mourir dans la souffrance, je le clamerai jusqu’à ce que mon cœur cesse de battre !

Mais si je t’écris, ma soeurette adorée, ce n’est pas pour justifier mes décisions : je sais que dans ta grande bonté, tu me comprendras, mais plutôt pour te dire qu’il n’est pas passé une seconde sans que je pense à toi ! C’est juste avant de mourir que je te dis tout mon amour.

Je t’embrasse de toute mon âme et de tout mon cœur, sachant que je ne quitterai jamais ton esprit.

Adieu, ta grande sœur.


 

Chers compatriotes,

Continuez cette bataille, résistez, faites que le sang ne coule plus. Aujourd’hui, ma fin est
proche, mais une haine encore plus forte me dévore, celle de vaincre ces ennemis barbares,
afin que demain soit synonyme de liberté.

Ne fuyez pas ce qui est notre destin, soyez courageux et braves.

Alors chers camarades, qui que vous soyez, battez-vous jusqu’à la mort afin qu’à jamais
soit gravée dans nos sillons la révolte des Français qui ont soif de liberté, et qui se seront
battus au fil des semaines, des mois, des saisons.

A bientôt, car Adieu n’existe pas.

C.


 

Chaque mort est une naissance
Devant mon tombeau, derrière un berceau,
La lutte s ‘arrête pour moi
Comme la feuille brune en automne
J’ai décroché ma tige et me suis laissée glisser au sol.

A mon amour, je le supplie de vivre sa vie,
Ma plus grande souffrance est la sienne,
Je ne veux pas aggraver sa peine
La faux tranchante ne fait pas mal
Et le vent chaud endort les esprits.

Chaque mort est une naissance,
La mort de millions d’hommes
Donnera naissance à des millions d’enfants
Dont l’innocence triomphera des Allemands.

A la haine de la croix gammée ,
S’opposera la joie des nouveaux-nés.

L.


 

A toi,

A toi qui t ‘es battue pour la liberté, pour un avenir meilleur,
A toi qui t ‘es battue pour nous, contre la haine
A toi qui as préféré mourir en servant la liberté, plutôt que dans la honte

Tu as enduré tant de souffrances, d’humiliations !
Le corps enchaîné, la bouche liée
Mais le cœur plein de dignité et de fierté.

Pour toi et tous les autres fusillés
Le corps marqué par la douleur, la torture
Pour toi
Nous continuerons à nous battre
Pour toi, et grâce à toi.

Kathleen


 

Camarades de la France libre,

à ce moment, en pensant à vous, je fais ici un serment de reprendre votre combat si nécessaire. Je sens le poids de votre héritage, de l’Histoire. Je suis Français. Cela veut dire quelque chose. De grand. Plus grand que moi, que vous, que nous.

Camarades de la France libre, nous, qui a travers l’Histoire, nous sommes battu-e-s, nous sommes levé-e-s. Femmes et hommes de France, de toute condition, de toute naissance, de tout sang mais d’un seul sol : la France. Libre quand elle est rebelle, belle quand elle est levée.

Camarades de la France libre, ma vie ne vaut rien face au combat pour la garder ainsi, qu’elle reste un phare, une lumière, quelque chose de profondément libre qui résonne aux femmes et hommes du monde. Tu as faim, ici, elle te nourrit, tu as froid, ici, elle te chauffe, mais jamais, jamais ne la trahie, n’essaie de l’enchaîner, car tu en paiera le prix. Lourd. Et sans retour possible.

Camarades de la France libre, le  sentez-vous resouffler le vent mauvais du sang et de la guerre ? Le sentez-vous Camarades ? Car moi, je le sens. Nous le sentons. Vous devez savoir, Camarades, que votre combat n’a pas été vain.

Camarades de la France libre, sachez qu’ici je sens le souffle revenu de la résistance. Personne, Camarades, personne ne nous prendra ce que nous avons de plus cher et de plus beau : la France.

Camarades de la France libre, ma vie ne vaut rien contre ce serment : je resterais debout, fier de lutter pour la liberté, pour les miens, pour la France, et si je dois tomber, ce sera en pensant à vous, Camarades de la France libre, passés, présents et à venir,

Je lèverais le poing,

À vous je vous direz :

J’arrive Camarades.

À eux je leur dirai :

Vive la France libre.

Au revoir Camarades de la France libre…

Pascal Lopez. Français libre.
Camarade de la France libre.

 


 

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